L’histoire de la Prairie des Filtres à Toulouse

Cet été, entre le 20 juillet et le 25 août 2024, Biblioplage s’installe sur la Prairie des Filtres à Toulouse (retrouvez le programme). L’équipe de Rosalis propose notamment un quizz le vendredi 26 juillet entre 15h et 17h pour tester vos connaissances sur l’histoire du quartier Saint-Cyprien et ses alentours et vos capacités de recherche d’images dans Rosalis !

Mais connaissez-vous l’histoire de la Prairie des Filtres ? Situé dans le quartier Saint-Cyprien, le long de la Garonne, près du Pont-Neuf et du Cours Dillon, c’est est aujourd’hui un « poumon vert » de Toulouse. C’est un emplacement privilégié pour des évènements (festival Rio Loco, Biblioplage, feux d’artifices…) et un lieu de flâneries et de détente.

Chourmo, La Prairie des Filtres à Toulouse, 2013, WikiCommons

Son histoire est liée à celle du Cours Dillon et des aménagements de la Garonne. Au 18e siècle, la rive gauche de Toulouse est remodelée afin de lutter contre les terribles crues qui avaient ravagé le faubourg Saint-Cyprien en 1430 et 1437 et avaient poussé les habitants à fuir. L’emplacement actuel de la Prairie des Filtres était en effet une rive basse exposée aux inondations.

Le quai des Ormes (nommé ainsi en raison des arbres plantés le long) est érigé au-dessus du niveau de la Garonne suite aux travaux de 1756 : c’est un mur-digue construit entre le fleuve et le faubourg. Il prendra par la suite le nom de Cours Dillon en 1806, en hommage à l’archevêque de Toulouse, Arthur Dillon (1721-1806), instigateur du projet.

A. Drulin, Prairie des Filtres, Cours Dillon et Château d’eau, gravure, 19e siècle, Rosalis

Lorsque la Prairie des Filtres est créée au 18e siècle, c’était une zone sédimentaire et ensablée sur laquelle se heurte le fleuve : elle constitue ainsi un filtre naturel pour les eaux de la Garonne. Des galeries filtrantes et un système de pompage de l’eau boueuse de la Garonne est alors installé afin d’acheminer une eau claire vers le Château d’eau, permettant ainsi d’alimenter les fontaines de Toulouse.

Les fonds ensablés de la Garonne sont également la raison d’une activité qui se pratiquait au 19e siècle et qui a disparu aujourd’hui : la pêche au sable. La trentaine de pêcheurs de sable à la fin du 19e siècle raclaient le fond de la Garonne pour en extraire des sédiments afin de les utiliser pour les constructions toulousaines. Ils travaillaient depuis leurs larges barques à fond plat, des gabares.

Charles Mercereau, Toulouse – Vue du Pont de pierre prise du Quai de Brienne, gravure, 1853-1873, Rosalis

Ces travaux n’ont cependant pas permis d’éviter les dégâts de la terrible crue de 1875, détruisant plus de 1200 maisons et 3 ponts, dont le pont Saint-Pierre. La digue du Cours Dillon cède, le quartier Saint-Cyprien est frappé de plein fouet. La quantité d’eau récupérée à la Prairie des Filtres suite à cette date chute car la qualité des eaux est réduite en raison de la crue. Cette utilisation de la prairie est alors délaissée au profit de nouvelles activités : car en effet, ce vaste emplacement au bord de la Garonne offrait une belle zone de pâturage pour les moutons et les ânes.

Toulouse, Porte de St Gaudens, dessin, 14 juin 1830, Rosalis

Ce fut aussi le premier terrain de football-rugby où se déroulaient les matchs du Stade toulousain, un lieu d’accueil pour le cirque, la foire agricole ou encore un lieu d’atterrissage pour les premiers avions survolant Toulouse. Aujourd’hui, elle reste un jardin très fréquenté et un lieu d’évènements populaires.

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