Un homme en noir pour une ville rose…
Un architecte toulousain
C’est le portrait d’un homme au sourire plutôt modeste que le photographe toulousain Louis Albinet a immortalisé sur ce cliché datant des années 1930. Pourtant, la Ville de Toulouse doit beaucoup à l’architecte Jean Montariol (1892-1966).
Formé à l’ École des beaux arts de la ville, il obtient le Grand Prix municipal de Toulouse en 1911 et achève ses études d’architecte à Paris dans l’atelier Deglane et Nicod où il remporte de nombreux prix et récompenses.
En 1926, il est nommé architecte en chef de la ville de Toulouse et le restera jusqu’en 1949. Etienne Billières (1876-1935), maire de Toulouse de 1925 à 1935 lui confie alors la lourde charge de moderniser la ville avec la réalisation d’un vaste programme d’équipements publics .
Ces travaux concernent le logement social avec les logements HBM (habitations à bon marché) et les cités-jardins, les écoles publiques (Jules-Julien, Jules-Ferry, Ernest-Renan… ainsi que de grands établissements comme la Bourse du travail, la piscine municipale, le Parc municipal des Sports… Il n’en délaisse pas moins les équipements de proximité et le mobilier urbain : bains douches, lavoirs, kiosques à musique…
La nouvelle bibliothèque de Toulouse
Mais c’est la bibliothèque municipale, construite entre 1932 et 1935 qui demeure son chef-d’oeuvre.
Jean Montariol va concevoir un bâtiment moderne d’une grande richesse décorative. Il est composé de trois parties ayant chacune un plan et une forme liés à une fonction particulière : les services internes pour la première, la grande salle de lecture de 1 000 m² pour la seconde et enfin les magasins où sont conservés les collections pour la troisième.
Dans un contexte de crise économique, la municipalité va faire travailler les entreprises, et les artisans de la région.
La sculpture, la peinture, le vitrail, la mosaïque et la ferronnerie font partie des techniques utilisées pour le décor. Les thèmes choisis évoquent le livre, la lecture, les arts et les sciences .
Tous les artistes à l’exception du ferronnier d’art, Raymond Subes appartiennent à la Société des Artistes Méridionaux, créée en 1905 par des artistes et artisans toulousains.
Il s’agit des sculpteurs Georges Vivent, Henry Parayre, Sylvestre Clerc, des peintres Edouard Bouillière et Marc Saint–Saëns, et du maître verrier André Rapp.
La nouvelle bibliothèque est inaugurée le 30 mars 1935 avec une ouverture effective le 30 octobre de la même année.
La bibliothèque est inscrite à l’Inventaire des monuments historiques depuis 1994. Elle est connue aujourd’hui par les toulousains sous le nom de Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine ou … BEP.