Bibliothèque d’Etude et du Patrimoine : coup de projecteur sur une exceptionnelle collection de presse
Quatre siècles de scoops et de faits divers
Du rez-de-chaussée au 4e étage, plus de la moitié des magasins d’origine aux ailes est et ouest de la vénérable « BM », est occupée par des périodiques datant du 17e siècle à nos jours, le doyen étant le Mercure françois né en 1605. Sur une dizaine de kilomètres linéaires remplis de boîtes de conservation et de volumes reliés allant de l’in-folio à l’in-octavo s’alignent à perte de vue, pas moins de 11 000 titres faisant de notre bibliothèque l’une des plus riches de France en la matière.
Qu’on les dénomme périodiques, journaux, revues ou publications en série, ces imprimés constituent un trésor infiniment précieux de documentation qui va du quotidien local à l’improbable revue savante chère à l’érudit. Ainsi, de l’amateur éclairé au chercheur pointilleux, tous peuvent combler leurs attentes en puisant à l’envi à cette source intarissable.
Depuis 1935, ces fonds dont l’origine, suite aux confiscations révolutionnaires, provient des couvents et monastères toulousains étoffés de dons de bibliothèques privées, se trouvent désormais dans ce temple profane du savoir, enrichis des acquisitions des siècles suivants et augmentés, depuis le milieu des années 40, des apports réguliers du Dépôt légal.
De leur arrivée à la bibliothèque à leur mise à disposition du lecteur, les périodiques requièrent de multiples traitements. Quotidiennement, une fourmilière de « petites mains » est à l’œuvre pour réceptionner, enregistrer (on dit « bulletiner »), coter, estampiller, apposer un numéro de document (code-barres), conditionner, etc..
En vue de leur conservation, les plus anciens, pour la plupart, nécessitent fréquemment des soins particuliers, soit préventivement par la reliure, soit curativement par un séjour à l’atelier de restauration. Enfin, pour certains titres, si l’on constate des lacunes susceptibles ou non d’être comblées, on se doit dans tous les cas d’actualiser sans tarder l’état de collection concerné.
S’agissant tout particulièrement de la presse régionale, elle fait l’objet d’un traitement résolument moderne et se voit en partie numérisée. En effet, lancée en 2012, Rosalis propose plus de 100 000 documents en ligne (imprimés, manuscrits, estampes, plaques photographiques,..). Parmi eux, près de 150 titres de presse du 18e au 21e siècle sont accessibles : presse quotidienne, journaux de la Grande guerre et de la Libération, revues en occitan, revues artistiques, savantes, etc.
Il y aurait encore beaucoup à dire mais nous devons clore notre propos en faisant bref ; aussi nous n’évoquerons pour mémoire que quelques joyaux prestigieux parmi tant d’autres tout aussi méritants, mais omis faute de place :
– Le Mercure françois ou La suitte de l’histoire de la paix1 (1605-1648)
– Le journal des sçavants (de 1665 à ce jour)
– Journal de médecine, chirurgie et pharmacie (1758-1817)
– L’Illustration (1843-1944)
– Revue des deux mondes (de 1830 à ce jour)
– Affiches et annonces de Toulouse (1775-1789)
– etc., etc.
1 Il ne faut pas le confondre avec le Mercure galant ou Mercure de France fondé en 1672 et disparu en 1965).