Flapbook au Grand Siècle !
Un livre animé d’anatomie datant du 17e siècle exhumé des trésors de la Bibliothèque de Toulouse
Médecin allemand, mais aussi philosophe et mathématicien, natif d’Ulm, plus tard établi à Augsbourg, Johann Remmelin fit paraître ce traité d’anatomie en 1619.
Ce rare in-folio, renommé pour les gravures grand format qui l’illustrent, fait figure de pionnier en matière de livres à systèmes. Ses planches ont été gravées par Lucas Kilian (1579-1637), graveur au burin réputé, d’après les dessins de Remmelin lui-même. Elles représentent le corps de l’homme et de la femme, tels Adam et Eve dans leur nudité.
Mais le regard ne s’arrête pas là et pénètre au cœur de la machine humaine…
En effet, grâce à un savant agencement de figures découpées et superposées, l’étudiant bavarois pouvait découvrir les organes internes en soulevant chaque volet mobile, pour en faire apparaître chaque strate (comme le fait aujourd’hui l’imagerie médicale numérique… avec moins de poésie !).
Dans certains cas, une même illustration comporte jusqu’à 19 strates successives à « feuilleter ».
Ce remarquable travail d’imprimerie, permettant une dissection virtuelle pouvait être une saine alternative aux sanglants théâtres anatomiques où l’on apprenait la médecine sur des cadavres… (âmes sensibles s’abstenir !).
Avant Remmelin…
Le livre animé existait avant le Catoptrum microcosmicum.
La bibliothèque abrite ainsi une édition de 1544 de l’ouvrage considéré comme le premier livre à système : la Cosmographie de l’astronome, cartographe et mathématicien allemand Petrus Apian (1495-1551) imprimé pour la première fois en 1524. Cet ouvrage comprend des disques mobiles, également appelés « volvelles », montrant les mouvements célestes.
Vous l’aurez compris, contrairement à aujourd’hui, les premiers livres animés ne s’adressaient pas aux enfants !