Le Monde au Singulier
Une exposition singulière à la bibliothèque d’étude et du patrimoine
Le monde au singulier est une exposition itinérante de l’association TEADIR Aragon (association de parents et familles de personnes avec troubles du spectre autistique) mettant en valeur l’inventivité créatrice et les regards artistiques de jeunes adultes autistes.
Cet intérêt du monde artistique pour les productions de personnes en situation de handicap psychique ou mental n’est pas nouveau, en témoignent les écrits des surréalistes ou encore la reconnaissance de l’art brut au cours du 20e s. etc.
Cette exposition, née en 2015 et regroupant des œuvres d’autistes originaires d’Espagne, d’Italie, de Belgique et de France, est originale par son itinérance. À chaque nouveau lieu, elle s’enrichit en effet de nouvelles œuvres. Elle compte environ 60 créateurs et 200 œuvres à ce jour. A la bibliothèque, 37 artistes sont exposés avec pas moins de 64 œuvres, de supports et matières différentes : peintures, dessins, sculptures, sérigraphies… Ces œuvres nous réveillent avec leur propre style, où la force de la couleur, la perfection d’un dessin, le mélange des corps, la construction d’un monde ou la délicatesse d’un trait, nous transmettent, à chaque fois un monde singulier. Elles constituent un point d’ancrage dans le mirage du monde commun que nous habitons.
Présentation de quelques artistes exposés
Zoé Baudouin
L’activité graphique de Zoé est singulière car elle invente un outil de graphisme avec sa main. Sa gestuelle mime une écriture invisible. En déposant de la peinture sur le mur, on lui propose de rendre son écriture lisible. Son mouvement dévoile un entrelacement de nœuds avec une précision de profondeur et de surface. Elle investit tout son corps dans cette activité et semble y prendre plaisir.
Frédéric Pagenel
Cet homme ne parle pas, ne dit jamais un mot, il fait des gestes et produit des sons plus ou moins intenses, aigus, pour exprimer ses humeurs, pour demander quelque chose… Il y a dans son univers un lieu qu’il fréquente régulièrement, c’est un atelier de peinture.
Lorsqu’il commence à peindre, il prend la couleur et la dépose sur le support avec des écritures différentes selon l’outil choisi. Il utilise ce dernier avec discernement et couvre à peu près toute la surface d’arabesques de couleurs mêlées entre elles. Il laisse cependant des blancs, des petites zones non peintes qui donnent une respiration à ce qu’il fait. Tout n’est pas pensé, la place est laissée à l’aléatoire, à la surprise de découvrir ce qui s’est déposé par hasard sur la toile.
Voir d’autres productions exposées
L’exposition Le monde au singulier est complétée d’une conférence-débat avec Valérie Gay-Corajoud et Françoise Baudouin le jeudi 19 mars 2020 à 18h à la BEP. Plus d’infos ici