Des goodies 1900

De la trousse de voyage VIP offerte en classe affaire au stylo qui casse dès la première ligne tracée, en passant par les marque-pages, les badges, les magnets ou encore les tickets collector, le monde des goodies révèle bien des surprises.

Goodies inspirés des musées culturels toulousains en vente
au Matou, Musée de l’Affiche – source image

La pratique du cadeau d’entreprise n’est pas nouvelle, et au tout début du 20e siècle, les supports les plus divers sont utilisés pour faire la promotion des marques : images à collectionner, bons points, éventails, protège-cahiers,… Stratégiquement, les enfants sont souvent la cible de ces cadeaux afin de séduire les parents consommateurs.

Ainsi, la marque La Phosphatine Falières et le magasin Le Bon Marché, particulièrement dynamiques dans leurs actions de promotion, n’ont pas hésité à investir le support de l’album illustré pédagogique à des fins publicitaires.

Ce sont les recommandations des lois Ferry qui ont fait entrer l’image dans les livres scolaires. Mais à la charnière du 19e et 20e siècle, parallèlement à l’école, les élites politiques, économiques et intellectuelles militent en faveur d’une éducation esthétique de l’enfant à l’intérieur du foyer familial.

S’appuyant sur ses motivations éducatives, un vaste marché économique se développe autour de la production d’images pour enfants. Enrichies par les améliorations techniques de reproduction : chromolithographie, photogravure, illustrations et couleur prennent le pas sur le texte dans le monde de l’édition et de la publicité.

C’est également un vaste terrain de jeu et d’expression pour les artistes de l’époque qui seront nombreux à travailler le support publicitaire. L’album Pour apprendre six langues en est un parfait exemple, il a en effet été réalisé à la demande du magasin Le Bon Marché, dont l’histoire ressemble à un conte de fées : un petit commis et une apprentie blanchisseuse sont à l’origine de la création du premier grand magasin parisien, en faisant preuve d’un remarquable esprit novateur en matière d’organisation commerciale et sociale.

Illustré par Fernand Besnier, l’album invite à visiter les pièces d’un appartement bourgeois et à découvrir les activités qui s’y déroulent. La légende de chaque illustration est traduite du français en anglais, espagnol, allemand, italien, esperanto prononciation incluse, le tout rythmé par les couleurs des drapeaux de chaque pays. Présenté en double-page, l’une en couleur, l’autre à colorier, l’ouvrage mêle pédagogie et jeu.

Le second album fait la promotion de la phosphatine Falières : une bouillie céréalière à destination des bébés, enrichie en phosphate de calcium et inventée par Emile Falières.

Les campagnes de promotion de la phosphatine sont nombreuses et la maison Falières fait appel aux plus grands illustrateurs de l’époque comme Benjamin Rabier. Pour cet alphabet, édité vers 1905, c’est Timoléon Lobrichon, un peintre français connu pour ses compositions de scènes enfantines qui est choisi.

Il illustre ici avec finesse 12 pages déclinant les 26 lettres de l’alphabet dans une mise en page soignée. Des enfants virevoltent dans des saynètes mettant en images les mots et les lettres. Le texte, lui, reprend les traditionnels abécédaires et tables à compter ainsi que 3 courts récits dont le but est évidemment de promouvoir la phosphatine.

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *